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Nantes U' aux JO Paris 2024 ! Julie, chercheuse et ancienne escrimeuse de haut niveau

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Comme les super-héros, derrière certains chercheurs et certaines chercheuses se cachent parfois une autre identité... Julie Doron en est le parfait exemple. Chercheuse au laboratoire Motricité, Interactions, Performance (MIP) et maitresse de conférences à l’UFR STAPS de Nantes Université, elle a pendant longtemps été aussi une escrimeuse de rang international. Une double carrière inédite qui l’a récemment menée à contribuer à la préparation olympique des escrimeurs et escrimeuses français pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

[Portrait réalisé en mai 2024]
Julie Doron
Photo : Julie Doron par ©Clack David Gallard

C’est à Crest, petite ville de la Drôme, que Julie découvre pour la première fois l’escrime à l’occasion d’un cours de sport à l’école primaire. "Au départ, je n’étais pas vraiment destinée à faire ce sport, et encore moins à m’engager dans une carrière de haut niveau", sourit Julie. "Mais mon entraîneur a vu du potentiel en moi et je me suis lancée." La suite est toute tracée. Après ses études secondaires, elle intègre le Pôle France de sabre féminin à Châtenay-Malabry tout en poursuivant des études jusqu’au doctorat en STAPS à l’Université Paris Saclay. "A l’origine, je voulais devenir enseignante d’EPS. Je n’avais pas de vocation à aller jusqu’en thèse. Mais finalement, mon master Recherche en psychologie appliquée au sport m’a donné envie de poursuivre dans cette voie."

"Je n’étais pas vraiment destinée à faire ce sport, encore moins à haut niveau, mais mon entraîneur a vu du potentiel en moi et je me suis lancée"


En parallèle de son parcours académique, sur les pistes d’escrime, Julie confirme et s’affirme. Après huit ans à exercer le fleuret - seule discipline ouverte aux femmes alors - elle décide de se tourner vers le sabre, jusque-là réservé aux hommes, un peu poussée aussi par un maitre d’armes lui-même sabreur. "J’ai eu l’opportunité de m’opposer aux garçons, de goûter à la compétition... et j’ai commencé à gagner !" se rappelle Julie Doron. Elle saute définitivement le pas et participe dans la foulée aux championnats du monde cadet et junior avant d’entamer une carrière internationale en senior. Après deux tentatives de sélection aux JO d’Athènes (2004) puis de Pékin (2008), elle met un terme définitif à sa carrière pour en entamer une autre, pas si éloignée que ça finalement de sa passion d’origine.
 

"En tant qu’athlète, ce lien entre mental et performance sportive est quelque chose qui me questionnait. J’étais curieuse de comprendre"


Titulaire d’une thèse en 2008, Julie poursuit ses études successivement à l’Université de Montpellier (2009) puis à l’Université Paris Est-Créteil (2012) avant d’intégrer l’Insep (Institut national du sport), en 2014. Elle arrive finalement à Nantes en 2018 à l’UFR STAPS et au laboratoire MIP pour y travailler sur un sujet qui la passionne depuis son master Recherche : le lien entre mental et performance sportive. "En tant qu’athlète, c’était quelque chose qui me questionnait. J’étais curieuse de comprendre."

Aujourd'hui, Julie Doron a fait depuis de ce thème de recherche sa marque de fabrique. Experte sur le sujet, elle mène ses activités, entre projets et collaborations scientifiques, jusqu’à devenir, en 2021, l’une des lauréates de l’appel à projets national "Sport de très haute performance" en vue de la préparation des athlètes français aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Avec le soutien de la Fédération française d’escrime, elle propose d’étudier dans le cadre de son projet (TrainYourBrain) les leviers mentaux (stress, perte de lucidité, gestion de la fatigue…) qui jouent sur la performance et de développer des méthodes d’entrainement mental innovantes. "Il était naturel pour moi de lier mon domaine d’expertise à un sport que je connais très bien, qui en plus n’est pas beaucoup étudié et pour lequel on manque de connaissances."

"Il était naturel pour moi de lier mon domaine d’expertise à un sport que je connais très bien, qui en plus n’est pas beaucoup étudié et pour lequel on manque de connaissances."

Pendant trois ans, elle travaille avec les escrimeurs et escrimeuses français et leurs entraineurs pour élaborer et tester des méthodes d’entrainement intégrant la dimension mentale. "L’objectif était d’apporter, de faire évoluer les pratiques et d’impulser de nouvelles manières de faire pour permettre aux athlètes à mieux gérer mentalement les exigences physiques et psychologiques de la compétition de très haut niveau." Avec en point de mire pour ces athlètes, la quête d’une médaille aux JO de Paris 2024. Mais Julie Doron ne compte pas s’arrêter là. TrainYourBrain a permis d’amorcer quelque chose, d’ouvrir une voie qu’il faut maintenant poursuivre. Après les JO, elle projette d’ouvrir un Certificat Universitaire dédié aux entraineurs experts à Nantes Université pour répondre aux enjeux de formation dans ce domaine. Un nouveau challenge pour Julie Doron, bien décidée à le relever une fois de plus.
Mis à jour le 10 juillet 2024.
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